06 avril 2008

Plzeň

"On va boire une petite Pils' ?" - Yannick G.

Lors du post précédent, j'achevai ma dissertation météorologo-viticole sur une question:
"Qu'y a-t-il de plus tchèque que de flâner dans les rues de Prague, un verre de svařák à la main ?"

Vous avez eu quelques semaines pour plancher, je ramasse les copies. La réponse était: "regarder un match de hockey, une pinte de Pilsner à la main."

La Pilsner, ou Pilsner Urquell, est une bière tchèque brassée dans la ville de Plzeň, à l'ouest du pays. Pilsner Urquell est le nom que lui ont donné "zee Germans", son nom local étant Plzeňský Prazdroj, ou plus simplement Plzeň.

La Plzeň est probablement la bière la plus appréciée du pays, et le prix courant d'une pinte est à peu près celui d'un café (ce qui pourra laisser certains de mes compatriotes rêveurs); ses concurrentes, la Gambrinus (elle aussi brassée à Plzeň) ou la Staropramen (brassée à Prague même), sont un tantinet moins chères. Mais pour le prix, on va pas chipoter.

Et c'est probablement pour ça que la bière à sa place de choix dans la culture tchèque. Ça, et le hockey sur glace.

Tous les jeunes font du hockey; je généralise peut-être un peu, mais c'est pas complètement faux. Je ne saurais vous dire combien de michetons populassent le métro, en cette saison, armés de leurs cannes et de leurs sacs à dos, auquels ils accrochent ces sortes de balles en plastique trouées et coupées en deux hémisphères, qui, je me hasarde à supposer, sont probablement en réalité des palets d'entraînement.

Et puis, ceux qui font pas du hockey, ils font du ski. Le ski fait partie du programme scolaire; si, si, j'vous jure.

Et puisqu'on parle de hockey, j'en profite pour vous apprendre que les deux équipes de Prague sont Slavia et Sparta.

Et puisqu'on parle de bière, j'en profite pour couper court aux ragots comme quoi je fais rien qu'à causer vitriol, et la prochaine fois, je parlerai d'une autre boisson locale, mais sans alcool.

Et j'essaierai de ne pas trop tarder, si possible.

Et vive l'eau ferri.. fegiri.. ferrunigeuse.. ferr.. Vive l'eau.

26 janvier 2008

Svařák

Il fait encore assez froid, mais le soleil retrouve du courage, et les beaux jours approchent. Il y a eu de la neige, c'est vrai. Pas beaucoup, mais un peu.

Le tchèque s'en plaint un peu, et si, en cette période de l'année, on soumet à son jugement l'évolution des conditions météoroliques qui l'environnent, il soupire en retour une déception mêlée de nostalgie qui tente timidement d'affirmer que, quelques années plus tôt, la neige était bien plus abondante, et que la capitale n'en était qu'encore plus belle.

Enfin bon, vous me direz, c'est partout pareil. Et je vais pas me plaindre, personnellement, je ne suis pas particulièrement porté sur la cristallisation de l'humidité qui flotte patiemment au dessus de nos têtes et qui n'attend qu'une chose, c'est de nous tomber sur la gueule. D'accord, c'est bien joli, mais ça me congêle les oreilles, j'ai le nez qui coule, et, dans la neige, j'ai l'impression de marcher verticalement.

Alors, les beaux jours approchent, et c'est pas plus mal. Parce que, il y a encore quelques semaines, c'est pas pour me plaindre, mais on se pelait les olives, modèle familial.

J'en arrive au sujet de ce post. Lorsqu'en hiver, la température extérieure se plaît à osciller du mauvais côté du thermomètre, il est une tradition locale qu'il serait presque impoli d'ignorer, c'est le svařák.

Svařák est le diminutif de "svařené víno", qui signifie "vin cuit". À base de vin rouge, de canelle ou de clous de girofle, de sucre brun ou de miel, et d'un peu de rhum, cette boisson chaude est régulièrement servie dans les bars, les cafés, et notamment dans les petites échoppes improvisées qui apparaissent en cette saison dans les rues de la vielle ville.

Et qu'y a-t-il de plus tchèque que de flâner dans les ruelles de Staré Město, emmitoufflé sous un épais manteau, un verre de svařák chaud à la main ?

La réponse la prochaine fois.

En attendant, demandez à Google la recette.

17 novembre 2007

Bang!

Il y a quelque temps de celà, Jaruška, une amie, me racontait son week-end, au cours duquel elle et ses amis avaient eu l'occasion de "taper le carton", comme on dit par chez vous, dans quelques parties d'un jeu appelé Bang!. Étonnée d'apprendre que j'ignorais le nom du susdit jeu, elle entreprit de fouiller dans son sac afin d'y trouver la boîte, qu'elle avait justement avec elle. Cette boîte, la voilà:


Ah ouais, j'connais!

Bang!, ce jeu d'origine italienne, est distribué en France sous le nom de Wanted; en Tchéquie, ça bouge pas. Ça, je l'ignorais; mais le jeu lui-même est loin de m'être inconnu, et du coup j'avais l'air un peu moins con.

Moi, dans ce temps-là,
je ne dis pas celà
en bombant le torse,
l'air avantageux,
j'étais à ce jeu
de première force

disait tonton Georges.

Je crois même pouvoir me vanter de quelques victoires, dans l'ambiance western de ce jeu bien connu de mes compatriotes, à la condition, cependant, d'avoir pioché Joe l'Indien. Personnage du jeu que, à ma grande déception, je n'ai pas trouvé dans la boîte; je soupçonne Jarka d'en avoir égaré quelques-uns (Jaroslava, Jarka, Jaruška.. un jour, je vous parlerai des prénoms tchèques).

En voici quand même, pour illustration; je vous laisse deviner la force de jeu de chacun:


Vous pourrez au passage noter dans l'illustration suivante que l'édition tchèque a conservé les appellations italiennes, néanmoins sous-titrées:


Bang bang, he shot me down
Bang bang, I hit the ground
Bang bang, that awful sound
Bang bang, my baby shot me down

chantait Cher (pardon).

11 novembre 2007

Tant que c'est pas de la m...

Novembre; listopad, en tchèque. De list, 'feuille', et padat, 'tomber'. Brumaire, dans notre calendrier républicain.

Oui, les tchèques, comme dans la plupart des pays en l'Europe de l'Est, ont su garder une certaine poésie dans leur calendrier.

Sauf que, en ce matin du 11 novembre, ce ne sont pas des feuilles qui sont tombées...

12 juillet 2007

A Hawk and a Hacksaw



Ils sont tous deux du Nouveau Mexique (USA). Il joue de l'accordéon et des percussions, elle joue du violon, et ça vous transporte jusqu'au cœur des Balkans. J'écoute, et je vous recommande d'en faire autant.

Et ça va pas traîner avant que je craque et que je me remette au violon, quitte à y claquer un demi-loyer.

http://www.brokenheartfoundation.org.uk/hawk/

08 juillet 2007

Vzcvrnkls ?


Non, je n'ai pas un problème de clavier. Ce titre veut bien dire quelque chose, mais en tchèque. Si j'ai bien compris, ce serait une sorte d'argot pour dire "As-tu pris des photos ?" Vous m'objecterez sûrement qu'il semble difficile de dissocier la question de l'expulsion postillionnaire qui l'accompagne, et j'en conviens, mais loin de moi l'intention d'assimiler la langue de Jaromír Nohavica à quelques vulgaires élocutions voyellophobes.

Non, le tchèque n'est pas toujours comme ça. Mais un peu quand même.

Bref, pour répondre à votre question, oui, j'ai pris des photos. Je parle bien entendu de celles que je peux aisément poster ici, c'est-à-dire des photos numériques. Les autres, en attendant leur envisageable mutation, décorent agréablement le jaune mur de mon salon, ou bien patientent entre les pages d'un classeur, le blanc en noir et le noir en blanc.

Le thème de ces photos, c'est le traditionnel parcours maison-boulot. Vous y avez eu droit l'an passé, à Sofia, sur ce même blog, et aujourd'hui, rebelotte Charlotte, nous y revoilà.

Mais attention, n'allez pas chercher dans ces agrégats de pixels colorés une quelconque exposition des beautés architecturales pragoises qui font la fierté de l'indigène slave. Eh, j'habite pas plein centre, couillons.

Ce parcours, on y vient, fait fi des transports en commun, et nous conduira le long des petits chemins creux qui sillonnent une agréable forêt, le tout sous votre œil complice, bien entendu. Asi třicet minut pěšky, "environ trente minutes de marche" (j'ai cours demain, faut bien que je révise un peu).

On y est. On sort de mon immeuble par la porte de derrière, et on marche en direction du Nord.


Au bout d'une petite dizaine de minutes, quelques trottoirs et autres passages pour piétons, on arrive enfin à la forêt.


Et nous voilà partis pour un bon bout de marche.


Ça, je sais pas ce que c'est.


C'est pas grave, continuons. Tiens, un peu de soleil perce les épais feuillages.


Attention, juste avant la cabane, on tourne à gauche, sinon après c'est le bordel (je confirme).


Ça monte et ça descend, et ça tourne dans tous les sens, mais on est presque arrivés.


Oui, juste au bout, c'est la route, le retour à la civilisation, et accessoirement au boulot.


C'est là que ça se corse. On badge une fois au portillon...


... une fois à la porte coulissante ...


... et une fois à la porte pas coulissante ...


... et on arrive enfin dans le couloir. Mon bureau est au fond à gauche.


Ayé, on y est !


Bon, on souffle un peu, et on se met au travail. Fichtre, c'est laquelle de carte qui fonctionne, déjà ?...


Voili voilou. Avec un peu de courage, on refera la même chose dans l'autre sens le soir venu. Ou alors on prendra le bus et le métro, c'est à peu près aussi long. Mais c'est une autre histoire.

La prochaine fois, nous apprendrons à prononcer la phrase "strč prst skrz krk". Bonsoir.

25 mai 2007

Prague: premier post.

Oulà.

Ca fait plus de quatre mois que je suis là, et j'ai toujours rien bloggé. On me le reproche, bien sûr; enfin, de temps en temps. On veut que je parle un peu du pays, et c'est bien légitime.

Quel pays ? Je doute que parmi mes lecteurs s'y trouve encore quelque original qui en ignore la réponse. Ou alors, c'est un lecteur étranger à mon entourage. J'en doute.

Ce pays, c'est la République Tchèque. Eh oui, cela fait un bon petit moment que j'ai quitté les bougres pour aller m'expatrier en pleine Bohême (avec un petit passage par la France). A Prague, pour être précis.

Alors il va falloir que je retrouve le courage (et surtout le temps) pour remplir ce blog des inepties dont parfois j'abonde mais qui ne cheminent pas systématiquement jusqu'au clavier. Il va falloir me répandre en détails saugrenus et forces anecdotes superfétatoires.

Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, je vais me contenter de faire un peu de publicité. C'est encore moi qui décide.

Un peu de publicité pour un petit groupe local fort sympatique appelé Fekete Seretlek, que j'ai pu découvrir un peu par hasard, et qui joue une musique traditionnelle des Balkans. Le site est .

Du coup, j'en profite pour poster quelques photos de leur représentation d'il y a quelques semaines au musée de la musique. Sur la dernière, vous pourrez y voir une artiste allemande (je me rappelle plus de son prénom) qui pour l'occasion a accompagné la musique d'une danse et d'un jonglage de boules de verre (et, plus tard, de dessins dans le sable rétroprojetés sur un mur de la salle). Les voilà.





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